Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Tika fait son cinéma - Page 6

  • TAMARA DREWE, OU L'AMOUR VACHE !

    Tamara Drewe[1].jpg 

    Tamara Drewe, vue par Stephen Frears, c’est une brise britannique qui vous caresse la joue au levé du soleil sur un champ de vaches, un matin d’été, un tourbillon de neige dans les cheveux, un soir d’hiver sous le porche d’une vieille grange, un nouveau genre cinématographique : le western anglais.

     

    « Plus le short est court, plus l’été sera long », telle est la devise de Tamara Drewe ! Oui, cette cowgirl en mini short en fait tourner des têtes dans un petit village anglais. Journaliste people londonienne, elle y revient pour régler quelques affaires familiales, et les cerveaux masculins voisins n’en finissent pas d’entrer en ébullition. Des cerveaux d’écrivains anglais en mal d’inspiration réfugiés dans un cottage, du cowboy anglais traversant un champ torse nu, d’un rocker ignare et qui chante faux. Les losers, les intello, les sexy, les frustrés, les jeunes, les vieux, tous sont des proies potentiels. L’été est interminable quand Tamara est là, tout comme les jambes de son interprète, Gemma Arterton, beauté fatale, qui fait des liaisons dangereuses un art de vivre !

    Stephen Frears s’en donne à cœur joie, Tamara est un concentré de tout ce qui est dangereux : les shorts, le rimmel, les mots, les e-mails. C'est une Amélie Poulain version trash, perdue dans un western insulaire..

    Tamara Drewe, jeune héroïne anglaise de la Bande Dessinée du même nom a été créée par Posy Simmonds. Inconnue en France, cette dernière est une star dans son pays. Le casting a été particulièrement soigné afin de coller au plus près aux personnages. Il n’y a qu’à regarder de plus près la BD pour constater que tout est fidèle. Mentions spéciales à : Jessika Barden, et Charlotte Christie, les deux adolescentes nourries de presse people, pestes de leur état, tordues à souhait et hilarantes, à Tamsin Greig, l’épouse soumise de l’écrivain à succès, qui sous ses scones fraîchement sortis du four répand la crème du désespoir comme personne mais sait aussi garder la tête froide, Bill Camp, l’écrivain loser et  lâche qui aime les gâteaux, sait écouter aux portes et ramasser les pots cassés.

     

    Tamara, c’est l’amour vache dans tous les sens du terme, trahison, vacheries en tous genre, comédie, satire, drame, Stephen Frears s’amuse et nous aussi. Tamara se déguste comme le thé, tantôt chaud tantôt glacé, et c’est le coup de cœur de l’été !

     

    Les préférences british de Tika : Les liaisons dangereuses de Stephen Frears, l’humour anglais, bien noir, corsé, limite absurde, les scones à la confiture, le thé à 17 heures, les séries telles Smack the pony, Absolutely Fabulous, Les monty Python, Mr Bean, The Vicar of Dibley, la prose de Jane Austen,Agatha Christie, les films :Le journal de Bridget Jones, Quattre mariages et un enterrement, les James Bond(période Goldfinger), Retour à Howards End, Raison et sentiments, des acteurs :  Christin Scott Thomas, Peter Sellers, Ewan Mc Gregor, John Cleese, Clive Owen, Kate Winslet, Colin Firth, Ralph Fiennes, ..

    A lire  : la critique de Jaques Mandelbaum dans Le Monde .fr

    Plus d'infos : Stephen Frears sur Wikipedia

    Crédit photo : actu-film.com

      gemma-arterton-230x300[1].jpg

    Lien permanent Catégories : Tika fait son cinéma 0 commentaire Pin it!
  • Claude Chabrol aimait les femmes, et nous l'aimions..

    chabrol7qa[1].jpgClaude Chabrol est parti aujourd’hui, il nous manque déjà. Les grands du cinéma français partent les uns après les autres, Alain Corneau il y a peu, lui maintenant. Des années 60 à aujourd’hui, il nous a démontré qu’il pouvait s’essayer à tous les genres, avec une prédilection pour la satire de la bourgeoisie provinciale. Il aimait la vie, le cinéma, l'humour, ses acteurs, ses actrices, et les femmes, toutes les femmes, les mariées.. un peu trop, les infidèles.. à elles-mêmes, les fortes.. en tête, les faibles.. manipulatrices, les dominatrices.. au grand coeur, les soumises.. mais pas trop, les passionnées.. de la passion, les insipides.. exceptionnelles. Il a su leur créer un écrin grâce à ses films, les filmer comme personne, et personne d’autre ne le fera comme lui. Stephan Audran, Bernadette Lafont, Michèle Morgan, Romy Schneider, Isabelle Huppert, Marie Trintignant, Sandrine Bonnaire, Emmanuelle Béart, Nathalie Baye sont ses immortelles, ses diamants, aux mille et une facettes, éternels. Redécouvrez Les cousins, Landru, Que la bête meure, Les innocents aux mains sales, Violette Nozière, Betty, Madame Bovary, La cérémonie, Rien ne va plus, avant d’oublier, et faire que Chabrol soit un demain et ne meurt jamais !

    A lire  : l'ami et le cinéaste célébré au féminin et au masculin dans Le Parisien.fr

    Crédit photo : monpremierforum.actifforum.com

    Lien permanent Catégories : Tika fait son cinéma 1 commentaire Pin it!
  • Le bruit des glaçons, ça freeze la mort !

    le-bruit-des-glacons-de-bertrand-blier-4779790zazgw_1731[1].jpg   le-bruit-des-glacons-11-4779798ddfrs_1798[1].jpg

     

    Dans un chaud froid réjouissant, Bertrand Blier est de retour, et se renouvelle. Il a de la bouteille et ça se voit ! Le bruit des glaçons, c’est deux mesures de dérision, une dernière de vérité humaine, le tout « shaké » en mode désillusion. Le bruit des glaçons normalement associé aux festivités est ici synonyme de la longue dégradation d’un homme fâché avec la vie. La mort va donc frapper à sa porte, et le surprendre.

    Un jour, on ouvre sa porte à la maladie. On ne sait pas pourquoi. Ici c’est une tumeur qui sonne. On résiste, on fuit, on se bat, mais elle s’incruste. C’est Albert Dupontel et grand forme lui aussi, et bien trop rare au cinéma, qui se charge de donner à la tumeur un tempo, un souffle humanisé, un bruit dans l’oreille d’un Jean Dujardin, écrivain désenchanté, à qui le Goncourt a souri, mais dont l’inspiration trop arrosée, a fait fuir femme et enfant. Le décor est planté non pas en studio, mais dans une villa du sud de la France, isolée, fermée. Le huit clos douzième degré peut démarrer, et il ne nous déçoit pas, tout en finesse, de beaux dialogues, une interprétation parfaite, le nouveau duo du cinéma français fonctionne. Ce nouveau cocktail, décapant, c’est les « Du-Du », pour Dujardin et Dupontel. Nous ne sommes pas proches des De-De (Depardieu et Dewaere), mais on n’en est pas si loin que ça. Les valseuses planent, il y a comme une odeur de Buffet froid, et les Combien je t’aime fusent. Aucune comparaison n’est possible avec le Blier des années 70, et 80. Mais cette sauce là a du corps, et un petit fond de blanc, qui nous empêche de broyer du noir pendant une heure de demie. On ne sent pas la maladie, on la visite !

    Ici on donne dans l’efficacité, Albert Dupontel, tel un ressort désopilant, et presque trop vivant se livre à un corps à corps avec sa proie. En costume trois pièces, hirsute, il est l’énergie alors que Jean vise le mou, le triste. Cela dit, les deux protagonistes se déshabillant et finissant en caleçon frôlent une égalité virile remarquable! Et on ne vous dit rien sur tout ce qui se passe dans le lit..

    Pas une minute de répit pour cette victime d’une tumeur maligne qui ne pense qu’à libérer ses métastases et bien faire son travail. Que nous reste-t-il quand la maladie nous ronge ? L’amour, la famille, un dernier combat ? L’amour c’est Louisa, interprétée par la formidable Anne Alvaro*, on est très loin du cliché sexy habituel de la bonne. Ici tout est maturité, dévotion, sentiments secrets et regards en biais. Louisa sera la rémission sentimentale, et s’opposera de toutes ses forces à la mort. On ne vous dit rien sur la bataille. La famille c’est un fils (Emile Berling), qui revient embrasser un père pour la dernière fois, le dernier combat, c’est tordre le cou à la tumeur, et au destin.

    Nous voici à l’opposé d’une Rencontre avec Joe Black, où Brad Pitt poursuit Antony Hopkins, et manie la crise cardiaque mieux que personne, exhibant un regard d’ange, et seulement. Nous sommes dans une fable où les vérités sont toutes bonnes à dire et où la tumeur n’est pas celle qu’on croit. Quant à Jean Dujardin, la mort lui va si bien !

     

    Les phrases qui tuent :

    « C’est très bien de tuer des gens, moi par exemple, imaginez si je reste vivant, qu’est ce que je vais devenir, un vieux connard, un trou du cul, bon pour l’Académie ! »

    « Des emmerdes oui, mais pas toutes les emmerdes ! »

    « Parlez poliment sinon je vous fais un pancréas, c’est très rapide un pancréas ! »

     

    Un petit concours de titre ?

    Saluons au passage le titre de la critique de Thomas Sotinel dans Le Monde :

     « Le bruit des glaçons, plus oportun, tumeur » 

     

    Commençons :   

    Le bruit des glaçons : un chaud froid irrésistible 

    Le bruit des glaçons : plus fatal, tumeur

    Le bruit des glaçons : la mort cul sec

    Le bruit des glaçons : ça refroidit

    Le bruit des glaçons : tumeur ou pas ?

    Chers internautes d’autres titres à proposer ? A vous de jouer.

     

    Le bruit des glaçons, de Betrand Blier

    Avec Jean Dujardin, Albert Dupontel, Anne Alvaro, Myriam Boyer, Emile Berling, Audrey Dana

     

    * Souvenez-vous de Anne Alvaro, actrice de théâtre et de cinéma. Bel hommage à cet immense talent fait par Biler. Anne Alvaro, c’est la délicate et profonde prof d’anglais de Jean Pierre Bacri dans Le goût des autres de Agnès Jaoui.

    Lien permanent Catégories : Tika fait son cinéma 2 commentaires Pin it!
  • L'ARNACOEUR, OU LE TOURBILLON DE LA VIE !

    duris.jpg   l'arnacoeur.jpg   paradis.jpg

     

     

    Votre sœur Sophie n'a pas la musique au cœur, elle broie du noir, les notes autrefois gaies de son couple sonnent comme une marche lugubre. Comment faire ? Appelez Alex Lippi, briseur de couple national, autrement dit l'Arnacoeur professionnel, ça marchera à coup sûr ! Mais avez-vous vérifié ses références ?

     

    Peu importe les références, Alex Lippi est de ceux qui maîtrisent les outils et le temps nécessaire à la rupture ! Deux fois j'ai vu l'Arnacoeur, deux fois j'ai ri de bon cœur, ET j'ai a-do-ré deux fois! Avec ses 1,1 millions d'entrées la première semaine, et toujours en salle depuis le 17 mars, le nouveau film de Pascal Chaumeil, sorte de Belmondo, huilé comme un James Bond, et qui sonne comme Mission Impossible, est le "romantic road movie" du moment, et mon préféré. Un quatuor de comédiens porte les notes parfaites de l'Arnacoeur. Alex alias Romain Duris, est grandiose, de cascades en déclarations de rupture (notez les vingt premières minutes du film, bijou de drôlerie et de rythme, hommage vibrant à Jean-Paul Belmondo), il sait tout faire et nous dévoile un côté Jim Carrey assez exceptionnel, assaisonné d'une pointe de Monsieur Phelps de Mission Impossible. Juliette est interprétée par Vanessa Paradis. Oiseau rare du cinéma français, elle sait donner de l'épaisseur et de la subtilité à ce personnage complexe de « l'amoureuse sous contrat » (son père voulant à tout prix faire annuler son mariage), et de femme de pouvoir, qui ne sait mener son existence que sous contrôle. (A noter la scène où elle fredonne « Wake me up », de Wham). Julie Ferrier est Mélanie, que nous connaissons surtout sur les planches se révèle être une co-équipière de choc en la sœur d'Alex. Elle est belle (elle qui aime tant s'enlaidir sur scène !) et redoutable d'humour, et notons le elle n'est pas belge ! La grande trouvaille de Pascal Chaumeil est d'avoir su créer un nouveau couple comique en mariant Mélanie à Marc, ici François Damien, comique belge (le « voisin » dans Le petit Nicolas, entre autre). Ce dernier est vrai de bout en bout, et hilarant (A noter la scène du réparateur roumain !). Ces deux là font la paire, à tel point que l'on se met à rêver de les voir sur scène en « Deux oneman show » ! (A noter la scène de la drague au bar).

    Les personnages sont installés, vous frémissez déjà.. Mais, blotti dans votre fauteuil, le doute s'installe : cette énième comédie romantique va-t-elle vraiment vous surprendre, et le thème de la rupture amoureuse va-t-il vous séduire ? Oui, et encore oui, car qui dit rupture dit amour, et rencontre ! La force de P. Chaumeil est d'avoir su installer un personnage à l'éthique professionnelle imparable : «Votre fille sort avec un sale type ? Votre soeur s'est enlisée dans une relation passionnelle destructrice ? Aujourd'hui, il existe une solution radicale, elle s'appelle Alex. Son métier : briseur de couple professionnel. Sa méthode : la séduction. Sa mission : transformer n'importe quel petit ami en ex. ». Alex est le maillon fort, et le prouve, sa méthode est unique : il réveille en vous la femme heureuse s'étant laissée endormir par une relation néfaste, puis il s'efface, vous laissant face à une prise de conscience, mais remontée à bloc pour repartir d'un nouveau pied ! C'est clair, Alex ne s'attaque qu'aux femmes malheureuses, les heureuses en couple, il les ignore ! Quelle éthique ! Et quel pied de nez à tous les coaches de vie, et psychologues qui ont tant le vent en poupe ! Quel hommage à la rupture positive ! Alex est un coach de rupture ! Et c'est vraiment nouveau..enfin, au cinéma.

    Un seul regret dans cette mission périlleuse menée bon train à Monaco, le label « Studio Universal », exploitant fort à propos un petit côté bling bling, comme la campagne du nouveau rouge à lèvre Chanel portée par Vanessa Paradis au même moment, et de nombreuses marques sponsors, offertes à nos yeux européens hébétés !  

    Ceci dit, Pascal Chaumeil, nous présente la première « comédie vintage rupturelle ET romantique» de l'année, et c'est très réussi. En attendant la suite, chantonnons, avant la fin : « Wake me up.... Before you go go.... »

     

    La force de ce post : les « A noter » !

    La scène la plus fine : le numéro de danse sur Dirty Dancing !

    Le petit plus du film : son site Internet : L'arnacoeur-lefilm.com, pour une nouvelle cartographie de la rupture amoureuse, à la façon de "RuptureTranquille.com", avec la lettre de rupture, prête à envoyer ! (Disons que c'est le même, mais en différent  ; ))

    L'Arnacoeur de Pascal Chaumeil, dans toutes les bonnes salles de cinéma, encore.

    Avec Vanessa Paradis, Romain Duris, Julie Ferrier, François Damien, Héléna Nogerra, ..

    Crédit photos : allocine.com

    Lien permanent Catégories : Rupture Tranquille, Tika fait son cinéma 0 commentaire Pin it!
  • GHOST WRITER, QUAND L'ENCRE NOIRE VIRE AU ROUGE SANG

    Méfiez-vous de la femme de pouvoir qui se cache derrière l'homme au pouvoir ! La nuance est très subtile et vous est expliquée dans le dernier film de Roman Polanski, Ghost Writer.

    Adapté d'un roman de Robert Harris s'inspirant de la vie de Tony Blair et ses rapports troubles avec la guerre d'Irak, on découvre ici un film sombre, lent, loin d'être haletant mais suffisamment concentré dans les scènes d'inaction pour nous tenir en haleine pendant plus de deux heures. Le diamant brut de ce film est Ewan Mc Gregor, dévoilant un visage très séduisant, et surtout une finesse de jeu jusque là non révélée. Ghost Writer est le rôle de sa vie. Il est le pivot de cet échiquier du mal, où se croisent un ex Premier ministre, Pierce Brosnan, en petite forme, manipulateur, une assistante au brushing hitchcokien, la sexy Kim Katral (Sex & The City), ici à contre-emploi, et en enfin la femme du ministre, la délicate Olivia Williams (Sixième Sens, Peter Pan), blanche colombe aux serres démesurées. La distribution n'est donc pas parfaite, mais le regard surfe sur ce détail pour s'appesantir sur les yeux bleus de cet écrivain nègre et néanmoins fantôme, pris au piège, forcé de finir cette biographie commandée inachevée par son prédécesseur mystérieusement assassiné.

    Le vent souffle fort sur l'île de Wineyard, au large de New York, refuge des fortunés, servant d'exil au ministre. La mer est déchaînée, et les vagues vont crescendo. La solitude est de rigueur pour l'écrivain, enfermé dans l'écriture, tout autant que dans sa chambre, dans une demeure ressemblant plus à un blockhaus, qu'à une résidence d'été. Le vent accompagne le cheminement de cet écrivaillon doué, lancé malgré lui dans sa propre enquête, qui va le mener droit dans les mâchoires tranchantes du pouvoir. Saluons la performance de Tom Wilkinson. Ewan Mc Gregor est le pion d'une manipulation politique, dont les secrets coûtent cher. L'homme au pouvoir n'est pas celui qu'on croit, l'intrigue anglo-saxonne est quelque peu difficile à cerner dans ses détails pour un public français, quelque lenteurs sont aussi du jeu, mais le démêlage de l'intrigue tantôt à coup de peigne ou de fer brûlant mené de main de maître par Polanski est chronométré et très maîtrisé, avec une fin aussi déchaînée que le vent..

     

    The Ghost Writter, de Roman Polanski. Avec : Ewan McGregor, Pierce Brosnan, Kim Cattrall, Olivia Williams, Tom Wilkinson, Jon Bernthal, Tim Preece, James Belushi, Timothy Hutton, Anna Botting, Tim Faraday...

    En savoir plus  : sur le site de Première

    Lien permanent Catégories : Tika fait son cinéma 2 commentaires Pin it!