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Tika fait son cinéma - Page 5

  • Le ciel peut attendre, mais pas Georges !

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    Nespresso nous gâte une fois encore avec un spot TV savoureux, où George Clooney est encore rattrapé par l’Eternel. Oui Dieu tolère que George revienne sur terre, mais il ne peut se passer de ses capsules, et le fait savoir. Mais savez-vous de quel film est inspirée cette saga « Heaven » ?

     

    Mon intuition de cinéphile me dit que c’est au film Le ciel peut attendre, Heaven can wait de 1978 de et avec Warren Beatty, et Julie Christie, que l’on doit cet hommage malicieux. Non pas à la version de Ernst Lubitch, sortie au début des années 40, où le héro se présente spontanément à un diable hésitant, et finit par lui raconter sa vie. Ici, les œillades de George Clooney sont de son cru, mais aussi largement inspirées de celles de Warren Beatty. Quant à la prestation de John Malkovitch, c’est un Dieu compréhensif mais très spirituel interprété par James Mason, qui lui souffle sa diction et sa présence ! L’acteur J. Malkovitch ajoute cependant sa touche personnelle, comme vous pouvez le constater dans le trailer ci-dessous. Je vous offre la version longue du premier spot Heaven, qui n’est pas passé à la TV. La ressemblance est incroyable ! Quel bel hommage à ce film touchant et qui a reçu à l’époque de nombreux Golden Globes.

     

    Le ciel peut attendre, c’est l’histoire d’un joueur professionnel de football américain qui meurt soudainement. Or, arrivé au Paradis, il est persuadé que ce n’est pas son heure, et persuade Dieu de le renvoyer sur terre. Son corps ayant déjà été incinéré, c’est dans la peau d’un riche homme d’affaire qu’il réapparaît sur terre. La suite oscille entre comédie romantique et surnaturel. Bien entendu, notre héro n’a pas de répit, et frôle à nouveau la mort. Il essaye de regagner le cœur de sa bien aimée. Mais est-ce facile de montrer son cœur, alors que l’on a changé de visage ? Il essaye de reprendre contact avec son entraîneur, mais est-ce facile de faire admettre l’impossible, la réincarnation ! J’ai vu le film il y a assez longtemps, mais il reste très présent dans ma mémoire, et c’est avec un plaisir immense que je savoure ces publicités Nespresso. Le dernier spot « Nespresso Cab driver » est encore plus explicite et humoristique que les autres quand le chauffeur de taxi, Dieu, en cruel manque de café, pourchassant George, clame « Le ciel peut attendre, George, mais pas pour ses capsules ! ». Et George remet toutes ses capsules..

     

    Non, George, tu te dois d’évoluer. Tu te méfies encore à ta sortie de boutique, scrutant le ciel en quête d'un hypothétique piano! George, tu dois apprendre qu’une deuxième chance, ça se mérite, qu’il ne faut pas garder tes capsules pour toi, mieux encore, tu dois les recycler ! ! ! Warren Beatty doit jubiler devant sa télé.. car, là, on pousse la capsule vraiment loin..

     

     Crédit photos : allocine.fr;data-allocineblogomaniac.fr

     

     

    La version longue du spot "Heaven", attention humour ravageur ! 

     

     Trailer  Le ciel peut attendre avec Warren Beatty

     

     

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  • OSONS LA POTICHE !

    potiche_intro_famille[1].jpgPotiche, de François Ozon est avant tout la formidable adaptation de la pièce de théâtre du même nom, jouée en 1980 par Jacqueline Maillan ! Et si vous ne le savez pas, vous serez bien incapable de savourez les répliques, reprises au mot près. Le théâtre de boulevard au cinéma, il fallait oser !


    Mais Ozon ne porterait pas son nom s’il n’osait pas à chacun de ses films.


     Le burlesque maîtrisé et le boulevard réactualisé

     Le pari est réussi, nous sommes bien en 1977, à l’aube des années 80, dans la bourgeoisie provinciale du nord de la France, et ça se voit : téléphone recouvert de velours, papiers peint orange, jogging rouge, et transistor baladeur, et gestuelle d’époque. Nos parents nous diront que c’est une perfection de reconstitution, que l’on s’y croirait, une petite larme de nostalgie s’égarant sur leur joue. Et on est d’accord. Le film de ce fait est très enveloppant, et vous donne une sensation de confort incroyable. Ici, le kitch est banni, nous sommes dans autre chose ! Le décor est un acteur en soi, peut être même le premier rôle. Cette multitude de détails soignés fait souvent rire ou soupirer la salle..


     Caricatures et baisers volés

    Suzanne Pujol, femme traditionnelle au foyer, est la « potiche » de la famille, à laquelle elle est dévouée et qui le lui rend mal. Robert Pujol, son mari, despote, et cruel, dirige sa famille et l’usine familiale d’une main de fer. Jusqu’au jour où il est pris en otage par les syndicalistes, et que la grève est déclarée. Sa femme prend alors les choses en main, et rien ne sera plus comme avant.

    Catherine Deneuve, ouvre son parapluie de talents, en nous offrant un rôle de composition qui frôle la perfection. Tout comme Alain Delon dans Astérix, elle se parodie, et c’est un régal. Le personnage de Suzanne Pujol lui va comme un gant, et l’on est loin de la touche Jacqueline Maillan. Elle est plus souple, et plus subtile. Ici, elle nous mène par le bout du nez, une héroïne aussi fantasque que faussement soumise. Fabrice Luchini* incarnant Robert Pujol (le vrai prénom de l’acteur, et très beau en barbu!) est un menteur professionnel, ressemble à Gru, de Moi, moche et méchant, détestable, exactement comme on l’aime, à la bonne température. Là aussi, par rapport à la pièce (j’en ai visionné au moins 20 minutes sur You Tube !), il paraît plus grinçant, moins dupe, plus glacial que Jacques Jouanneau. Malgré tout, il est le nouveau Desperate Houseman! Karin Viard, rayonnante, et prodigieuse, est Nadège, la secrétaire maîtresse manipulée et néanmoins conquérante. Les enfants, Jérémie Renier en Laurent Pujol, sosie à couper le souffle de Claude François (notons le pantalon si bien serré), et Judith Godrèche, en une Joëlle Pujol au brushing Farrah Fawcett, sont excellents, et investis. Quant à Depardieu, en Maurice Rabin, Maire socialiste, est monumental, d’un bloc, efficace, et très touchant. Le couple Deneuve-Depardieu fonctionne, et nous évoque de doux souvenirs. Fort Saganne, ou Le dernier métro défilent à nouveau dans nos esprits, et leur complicité explique qu’une certaine jeunesse plane soudainement sur leurs visages en cette année 2010. Certaines critiques ont parlé d’un Ozon manipulant ses acteurs comme des marionnettes, et focalisant sur son propre plaisir, et bien non, il s’agit là d’une pièce de théâtre, et d’une scénarisation de personnages forts, complexes, et surtout volontairement caricaturaux. Potiche est à déguster au 10ème degré, chers spectateurs ! Ne vous limitez surtout pas au vernis bourgeois, plongez dans la révolte cinéphile, et ouvrez les yeux sur cette réactualisation rétro très audacieuse, de la vie patronale et syndicale ! Quelle chance et heureux hasard de sortir ce film après les manifestations d’octobre 2010, avant les élections de 2012, bref en pleine pression sociale, quel timing magique pour le réalisateur ! Ceci lui donne encore plus d’aplomb, et de modernité. Ceci nous rappelle aussi que les français n’ont pas changé en 30 ans !

     

    La femme, toute puissante, est le pôle central du film. Ozon, comme d’habitude  fait une ode à la femme. Elle est l’auteur de sa propre révolution, et filmée de près. Deneuve donne à Madame Pujol un peu de toutes celles qu’elle a été à l’écran, et ceci la rend d’autant plus forte et émouvante à la fois.

     

    La potiche n’est pas celle qu’on croit. Dans certains couples, cette femme existe, mais de qui est-on la figurante, de soi même, de l’autre ? Les auteurs et Ozon prennent le pari, comme Hitchcock, de mettre cette Suzanne, personne ordinaire, dans une situation extraordinaire, et ça fonctionne, elle se surpasse. On est peut être que la potiche de soi, par facilité, acceptation, abnégation sociale. Une dernière question : si la pièce avait été jouée par Deneuve et Depardieu, l’auriez-vous vue ?

     

    3550460018611[1].jpgPotiche, de François Ozon, d’après l’œuvre de Pierre Barillet et Jean-Pierre Grédy. La pièce de boulevard a été jouée plus de 500 fois en 1980, avec Jacqueline Maillan. Danièle Darieu a repris le rôle de Suzanne Pujol lors de la tournée nationale.

    Voir le site officiel de François Ozon, très complet sur le film, le comment , le pourquoi, les acteurs, bref, tout ! 

     

    Quel succès, après 2 semaines d'exploitation, Potiche compte 1 444 825 entrées (source françoisozon.com)

     

    * Lire mon post du 15.10.10, rubrique théâtre "Fabrice Luchini, ou l'art du brushing verbal"

     

    Mes films préférés de François Ozon :

    Sous le sable, avec Charlotte Rampling

    Goutte d’eau sur pierres brûlantes, avec Bernard Giraudeau

    Huit femmes, avec Catherine Deneuve

    Potiche, avec Catherine Deneuve

     

    BONUS : 

    Best off Potiche :

    La formidable scène à l’atelier de création des parapluies dans l’usine, où les motifs Courège nous rappellent Les parapluies de Cherbourg avec une grande nostalgie

    Le plaidoyer de Karin Viard, militante féministe révélée, face au couple Deneuve-Luchini au bureau.

    Les balayages de la main de Judith Godrèche de ses mèches blondes décolorées

    La danse Deneuve-Depardieu dans la boîte de nuit, ou tout simplement les œillades de Depardieu envers celle qu’il a aimé !

    Bruno Lochet (Les Deschiens), en délégué CGT, portant la moustache et le strabisme divergeant comme personne !

    Elodie Frégé incarnant Suzanne Pujol jeune, une belle petite surprise de fraîcheur..

    Le remix du discours politique de Suzanne Pujol, à la façon de Ségolène Royal, un grand moment.

     

    La réplique de Robert Pujol : « Je ne te demande pas d’avoir un avis ma chérie, mais de partager le mien, et c’est déjà beaucoup ! »

     

    Ce que dit Depardieu de Deneuve, (Ozon ne s’est pas trompé) :  

    « J'ai lu dans un sondage que tu étais la maîtresse rêvée des Français. Je sais qu'il y a des légendes qui courent autour de nous, que l'on phantasme sur notre couple depuis "Le dernier métro". Il y a un interdit entre nous. Tu es une idole bourgeoise et racée ; je suis un fils de paysan aux mains fortes, avec toute sa santé. Dans le film de François, tu te donnes brutalement à moi, sans pudeur, par terre, comme seules sont capables d'oser les femmes bien éduquées. Toi et moi, c'est presque une conquête sociale, la chance pour un gars de la terre un peu rustre d'être aimé par la plus belle femme du faubourg Saint-Germain. C'est la prise de la Bastille de l'amour ! ».  

    Gérard Depardieu, Livre "Lettres volées" 1988 (source : Toutsurdeneuve.free.fr)

     

    Crédits photos : francoisozon.com ; fnac.com

     

     

     

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  • George Clooney, cours après moi si tu peux !

                       2007-Michael_Clayton-George_Clooney102824[1].jpg     the-american-george-clooney-s-affiche-avec-anton-corbijn1[1].jpg     article-1034573-01EDE0D900000578-956_468x286[1].jpg    

     

    George Clooney a la particularité de plaire aux femmes, et de séduire aussi bien les hommes ! Et même quand il est quasi muet, dans l’Américain, il plaît.

    Dans ce dernier Anton Corbijn, dont il est aussi producteur, pas d’œillade à la Ocean Eleven, pas de What else ! à la Nespresso, pas de moustache aguicheuse à la Martini (voir l’excellente campagne de pub ci-dessous !), encore moins de verbe aiguisé à la Good night and good luck, aucune réflexion sur l’attachement et la vie à la In the air, juste un silence de tueur professionnel, un regard anxieux, juste un frisson au bord des lèvres.

    Un tueur à gage se réfugie en Italie dans un village des Abruzzes, il est traqué, et ne doit de fier à personne. Voici un George Clooney se donnant au cinéma européen. Il est austère, concentré, et formidablement intérieur. On aime sa gravité, son jeu, mais le western d’auteur épuré, on aime moins. Tel un Melville raté, ou un Sergio Léone à la sauce italienne, L’Américain est un western à la sauce molle ! Oui, l’Américain peut vous décontenancer, ou même vous perdre, tant l’action est lente, et le scénario mince. Mais George Clooney est là, il remplit tout l’écran. Le Clooney est visible, et c’est pour cela qu’il faut voir le film. Torse nu, mince et musclé, on l’a rarement vu comme ça. Amoureux, on le voir aussi embrasser sa belle, nu dans un lit. Une scène d’amour lente, oui, du jamais vu ! D’autre quitterait la salle, moi je reste. Je ne le prend pas pour ce qu’il est, un tueur à sans froid, à la veille d’une retraite anticipée, et en pleine rédemption, je le prend pour ce qu’il croit être, un homme, amoureux, en changement. Le film est plus un documentaire sur un artisan de la mort, qu’un film d’action, ou d’émotion. Il faut voir comme on le filme fabriquant avec dévotion une arme pour un contrat. Attablé, il caresse l’objet et le peaufine, en fabrique les pièces les plus sensibles, l’assemble. Il est perfectionniste, une arme parfaite sinon rien, la dernière de sa vie, et il le sait. Il vit avec la mort aux trousses, ne dort toujours que d’un œil, s’essaye à l’amour, mais reste un américain en Italie, il n’est pas chez lui, et on voudrait bien qu’il revienne !

    L’Américain, de Anton Corbijn, avec George Clonney, Violante Placido, Thekla Reuten, Paolo bonnacelli, Johan Leysen, ..

    Crédit photos : wikipedia.fr, cine-serie-tv.portail.free.fr, dailymail.co.uk

     

    George Clooney dans une pub Martini, non diffusée en France.. le retro lui va si bien ! 

     


     

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  • COMBIEN TU M'AIMES, DE BERTRAND BLIER : LA SIMULATION DU BONHEUR

    11123931960Monica_Bellucci027[1].jpgJ’ai acheté ma place pour aller voir Le bruit des glaçons de Bertrand Blier, tout comme je l’ai fait pour Combien tu m’aimes il y a cinq ans. Et j’ai écrit un texte que j’aimerai vous faire partager. Nous sommes en 2005 et Styl is Tika n’existait pas . Voici un regard sensible et bien personnel sur ce film hautement théâtral et digne d’un opéra !  

    De quel film rêve-t-on quand on achète sa place ? Du film évasion, du film émotion, du film abandon ? Combien tu m’aimes traverse tous les genres, et vous offre un ticket pour un abandon total du quotidien, ainsi que le vôtre.

    Quand on va au théâtre, on s’assoit, le rideau se lève, on est prêt pour une « représentation », une mise en scène soignée, on l’a choisie pour ça, on aime les acteurs à l’avance, on en connaît les codes, le jeu, on est au « spectacle ». Quand on achète son ticket pour Combien tu m’aimes, on croit acheter une place de cinéma pour de la détente, du bien-être, on est curieux de ce Bernard Campan, on est avide de cette Monica Bellucci, on veut en ressortir heureux, c’est tout. Le fait est que l’on est sans projet précis. On ne sait plus rêver, ou on ne veut plus rêver. Or, cette place n’est ni une « air de repos », ni un « salon de passage », elle vaut de l’or. Pourquoi ? Elle offre du rêve, de l’absolu, comme on aimerait bien en vivre, au moins une fois dans sa vie. Oui, Combien tu m’aimes ne s’achète pas, il se rêve.

    Bertrand Blier, ne l’oublions pas, est acteur, réalisateur et dialoguiste. Il cultive le secret des maîtres de l’image et du mot qui tentent de réunir en une seule œuvre toutes les qualités de l’esprit universel. Il réinvente le mouvement photographique. Il rêve son œuvre en mêlant la fresque à l’huile, le cliché instantané, - la commedia dell’arte : Monica Belluci est statique, et se livre au jeu des masques, mais ses yeux bougent pour elle, - l’opéra classique : Monica est muette, mais son corps chante pour nous, - l’opéra comique, l’opérette, la comédie de boulevard. Il nous invite au théâtre, même s’il n’en a pas le projet, où le verbe se fait comédien, fait chanter ses acteurs, face à la caméra, dérange les conventions filmiques, pour nous inviter dans une errance onirique. Et nous, on y croit ! Le rêve peint un sourire sur l’écran de nos lèvres du début jusqu’à la fin. Il nous propose un subtil jeu de lumière et de verbe entre les protagonistes : l’homme se croyant ordinaire face à la femme, véritable bombe humaine, qu’il veut exceptionnelle. Blier teinte, au travers du huit clos, de la maison close, du lit défait offert à tous, et de la pluie qui fait jouir, de la simulation du bonheur, le fil de nos émotions des couleurs de l’amour. Nos deux acteurs, magnifiques, nous invitent-ils à croire que le sexe, et le culte du corps sont les meilleurs compagnons de route dans la recherche du bonheur ? Simuler le bonheur, comme simuler le sexe, pour ne pas être asservi ? Croire en un amour sincère, basé sur une mauvaise distribution des rôles. C’est ce que Bertrand Blier voudrait nous faire croire. Nous, nous n’y croyons pas. On veut juste rêver d’un homme, simple, qui se fait chercheur en amour meilleur. Le reste de la distribution, surprenante et efficace, vous aidera à trouver les réponses.

     

    Blier a voulu un film qui colle à la peau, un film dont on ne se déshabille pas.

     

    Combien tu m’aimes, sorti en 2005 de Bertrand Blier avec Monica Belluci, Bernard Campan, Gérard Depardieu, Jean-Pierre Daroussin, Edouard Bear, Sarah Forestier, Farida Rahouadj,.. 

    Plus d'infos sur cinemovies.com, ou sur allocine.com

     

    Lire également ma critique Le bruit des glaçons, ça freeze la mort, dans cette même rubrique.

     

     

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    Crédits photos : contraalliance.com , cinemovies.fr

     

     

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  • Fauteuils d'orchestre, une symphonie en "humain majeur"

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    Je viens de revoir Fauteuils d’orchestre de Danièle Thomson, et il m’inspire la réflexion suivante. Quitter son fauteuil, à la fin de la projection vous incite à trois choses : se rapprocher des autres, ne jamais orchestrer les rencontres, et surtout laisser la vie décider, au moment où l’on est .. sur le point de décider.

    Danièle Thomson filme l’envie d’être et le devoir de ne rien savoir. Tel Robert Altman, elle scrute le chassé-croisé des âmes humaines à la recherche de vrai. La plénitude nous envahit, dès les premiers mots, les premiers échanges. Ce film nous nourrit d’optimisme, une sensation de satiété positive se met à nous bercer… encore aujourd’hui.

    Le film commence. Jessica, Cécile de France, rentre en scène. Elle incarne la nouvelle fraîcheur cinématographique, comme le fit Audrey Tautou, elle cherche un travail, elle n’a pas d’argent, elle aime sa grand-mère. Elle est banale. Et le film serait banal si l’on s’arrêtait à ceci. Mais la caméra en décide autrement. Jessica a le regard poétique, elle marche la tête haute, elle est riche d’espoirs. Le plus important : elle a un pouvoir sur le monde. Elle n’a pas encore appris à se taire, donc elle parle aux autres. Elle sait spontanément que se dire, se raconter, est une richesse, et la conscience des autres, de fait, s’exprime, dans ce Paris fatigué, et muet. Ses mots d’esprits vont rencontrer des âmes complices.

    La rue, le second rôle de l’histoire, est une rue parisienne, célèbre, logée dans un quartier chic, l’avenue Montaigne. Elle regarde passer les blondes aux talons hauts et aux sacs estampillés. Les destins s’y mêlent au rythme mélodieux de la quête de soi. Le théâtre est acteur, comme le Bar des théâtres, en face, ou la salle des ventes.

    Nous sommes installés dans le film. L’histoire continue. Nous avons de plus en plus faim. Danielle Thomson nous enivre. Regardons de plus près. Il y a Jean-François, Albert Dupontel, le pianiste. Sa musique redevient un trait de caractère, un état d’être, plutôt qu’un paraître. L’instrument le ré-humanise et fait triompher l’amour. Elle, la concierge, merveilleuse Dani, qui nous fait aimer Gilbert Bécaud ! Elle n’était pas artiste, mais a vécu une vie d’artistes. Il y a Catherine, Valérie Lemercier, une actrice blasée par son propre jeu, qui ose enfin montrer…son vrai jeu, et nous éblouit de tant de générosité. La scène du dîner avec Sydney Pollack est un moment d’anthologie ! Il y en a tant d’autres. Une mention toute spéciale pour Jacques, Claude Brasseur, le collectionneur de sa propre existence, et de l’éphémère. Autour d’un café, il ose parler à son fils comme jamais, et plus jamais il n’osera. Citons aussi Guillaume Galienne, grand talent de la scène parisienne.

    Et puis il y a l’amour, l’autre premier grand rôle de cette histoire, qui exige les plus beaux discours, et laisse parler les âmes avant de considérer le vécu, l’être, et le devenir. Il manipule l’intime, et se pose en révélateur du regard de Danièle Thomson. En effet, si attachée à une certaine complexité, elle dénude ici ses personnages de profils psychologiques trop élaborés, ou trop tiraillés, et nous livre une vision toute nouvelle, presque juvénile. Est-ce l’apport d’écriture de Christopher Thomson ? Ceci les rend d’autant plus touchants. Ne renions pourtant pas La Bûche, ou Les Marmottes, et savourons ensemble ce bel hommage à la simplicité humaine et à la fraîcheur de l’être, non consumé par le devenir.

    Suzanne Flon accompagne le fil de cette conversation filmée d’une voix sensible et troublante, et donne le mot de la fin, avant sa propre fin. Fin. Le film est fini. Ce n’était qu’un film et pourtant quel festin. Nous aimerions tant, nous autres créateurs, ré-enchanter le monde aussi simplement !

    Les musiques humaines s’éloignent. Ivre de parfums d’hommes et de femmes, d’audace et de bonheur, on pense au fauteuil. On se surprendra une fois encore à chercher, la fois prochaine au théâtre, au moment où la salle se vêtira de noir, cet intrus qui convoitera ce fauteuil pour…deux.

    Fauteuils d'ochestre de Danièle Thomson, sorti en février 2006.

    Avec Cécile de France, Valérie Lemercier, Claude Brasseur, Suzanne Flon, Albert Dupontel, Sydney Pollack, Guillaume Galienne, Laura Morante, Dani, Christopher Thomson, .. 

    Crédit Photo : allocine.fr

    Plus d'infos sur Cécile de France ici

    N'oublions pas que Danièle Thomson est la fille du réalisateur Gérard Oury (La grande Vadrouille, La folie des grandeurs, ..)


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