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fauteuils d'orchestre

  • Fauteuils d'orchestre, une symphonie en "humain majeur"

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    Je viens de revoir Fauteuils d’orchestre de Danièle Thomson, et il m’inspire la réflexion suivante. Quitter son fauteuil, à la fin de la projection vous incite à trois choses : se rapprocher des autres, ne jamais orchestrer les rencontres, et surtout laisser la vie décider, au moment où l’on est .. sur le point de décider.

    Danièle Thomson filme l’envie d’être et le devoir de ne rien savoir. Tel Robert Altman, elle scrute le chassé-croisé des âmes humaines à la recherche de vrai. La plénitude nous envahit, dès les premiers mots, les premiers échanges. Ce film nous nourrit d’optimisme, une sensation de satiété positive se met à nous bercer… encore aujourd’hui.

    Le film commence. Jessica, Cécile de France, rentre en scène. Elle incarne la nouvelle fraîcheur cinématographique, comme le fit Audrey Tautou, elle cherche un travail, elle n’a pas d’argent, elle aime sa grand-mère. Elle est banale. Et le film serait banal si l’on s’arrêtait à ceci. Mais la caméra en décide autrement. Jessica a le regard poétique, elle marche la tête haute, elle est riche d’espoirs. Le plus important : elle a un pouvoir sur le monde. Elle n’a pas encore appris à se taire, donc elle parle aux autres. Elle sait spontanément que se dire, se raconter, est une richesse, et la conscience des autres, de fait, s’exprime, dans ce Paris fatigué, et muet. Ses mots d’esprits vont rencontrer des âmes complices.

    La rue, le second rôle de l’histoire, est une rue parisienne, célèbre, logée dans un quartier chic, l’avenue Montaigne. Elle regarde passer les blondes aux talons hauts et aux sacs estampillés. Les destins s’y mêlent au rythme mélodieux de la quête de soi. Le théâtre est acteur, comme le Bar des théâtres, en face, ou la salle des ventes.

    Nous sommes installés dans le film. L’histoire continue. Nous avons de plus en plus faim. Danielle Thomson nous enivre. Regardons de plus près. Il y a Jean-François, Albert Dupontel, le pianiste. Sa musique redevient un trait de caractère, un état d’être, plutôt qu’un paraître. L’instrument le ré-humanise et fait triompher l’amour. Elle, la concierge, merveilleuse Dani, qui nous fait aimer Gilbert Bécaud ! Elle n’était pas artiste, mais a vécu une vie d’artistes. Il y a Catherine, Valérie Lemercier, une actrice blasée par son propre jeu, qui ose enfin montrer…son vrai jeu, et nous éblouit de tant de générosité. La scène du dîner avec Sydney Pollack est un moment d’anthologie ! Il y en a tant d’autres. Une mention toute spéciale pour Jacques, Claude Brasseur, le collectionneur de sa propre existence, et de l’éphémère. Autour d’un café, il ose parler à son fils comme jamais, et plus jamais il n’osera. Citons aussi Guillaume Galienne, grand talent de la scène parisienne.

    Et puis il y a l’amour, l’autre premier grand rôle de cette histoire, qui exige les plus beaux discours, et laisse parler les âmes avant de considérer le vécu, l’être, et le devenir. Il manipule l’intime, et se pose en révélateur du regard de Danièle Thomson. En effet, si attachée à une certaine complexité, elle dénude ici ses personnages de profils psychologiques trop élaborés, ou trop tiraillés, et nous livre une vision toute nouvelle, presque juvénile. Est-ce l’apport d’écriture de Christopher Thomson ? Ceci les rend d’autant plus touchants. Ne renions pourtant pas La Bûche, ou Les Marmottes, et savourons ensemble ce bel hommage à la simplicité humaine et à la fraîcheur de l’être, non consumé par le devenir.

    Suzanne Flon accompagne le fil de cette conversation filmée d’une voix sensible et troublante, et donne le mot de la fin, avant sa propre fin. Fin. Le film est fini. Ce n’était qu’un film et pourtant quel festin. Nous aimerions tant, nous autres créateurs, ré-enchanter le monde aussi simplement !

    Les musiques humaines s’éloignent. Ivre de parfums d’hommes et de femmes, d’audace et de bonheur, on pense au fauteuil. On se surprendra une fois encore à chercher, la fois prochaine au théâtre, au moment où la salle se vêtira de noir, cet intrus qui convoitera ce fauteuil pour…deux.

    Fauteuils d'ochestre de Danièle Thomson, sorti en février 2006.

    Avec Cécile de France, Valérie Lemercier, Claude Brasseur, Suzanne Flon, Albert Dupontel, Sydney Pollack, Guillaume Galienne, Laura Morante, Dani, Christopher Thomson, .. 

    Crédit Photo : allocine.fr

    Plus d'infos sur Cécile de France ici

    N'oublions pas que Danièle Thomson est la fille du réalisateur Gérard Oury (La grande Vadrouille, La folie des grandeurs, ..)


    Lien permanent Catégories : Tika fait son cinéma 0 commentaire Pin it!