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Tika fait son cinéma - Page 4

  • SOMEWHERE, LE FILM : UN PLONGEON HORS DU TEMPS

    somewhere le film, sofia coppola, elle fanning, stephen dorffSOMEWHERE nous plonge « quelque part » au fond des yeux bleus piscine de Elle Fanning, petite fée du dernier film de Sofia Coppola ! Scarlett Johansson faisait des étincelles dans Lost in translation, Elle, illumine ce film sombre et pur, autant que Stephen Dorff anime son personnage d’une vacuité toute philosophique.

     

    SOMEWHERE .. OVER THE RAINBOW

    Quelque part, au dessus de l’arc en ciel , comme le chantait Judy Garland dans le magicien d’Oz. Ici, pas d’arc en ciel si ce n’est dans les délires alcooliques et Hollywoodiens de cet acteur, Johnny Marco, dont la vie est décadente et vide. Oui sa vie est vide, et lente. Sophia Coppola nous en fait la démonstration. Il n’y a qu’à observer la lenteur de sa « gorgée de bière », non pas dans la magie des mots à la Philippe Delerm, mais à la mode américaine, entre une cigarette, un strip-tease, des somnifères et un jeu video. Stephen Dorff donne à son personnage l’épaisseur d’un mollusque, et l’intelligence d’un hamster, fascinant !

    Sa vie est vide et remplie de trop à la fois : trop de conférences de presse, voyage de promo, de film, enfin pas trop, de filles faciles, d’alcool, de tours en Ferrari, de solitude, de manque de volonté, et d’enfermement. Un enfermement symbolisé par cet hôtel mythique de Los Angeles, Le Château Marmont, où Sofia Coppola elle-même enfant séjournait avec son père. Le lieu de toutes les débauches, de l’insouciance, de l’irresponsabilité. Oui, il est enfermé. Comme dans cette fameuse scène où il subit, et c’est peu dire, le moulage de son visage pour les effets spéciaux d’un prochain film. Cette scène est un des pivots du film, il ne respire que par le nez, étant intégralement recouvert d’un masque gluant qui durcit. Il respire fort, il suffoque presque, car il est fumeur, il ne peut rien dire, ni crier, il ne peut qu’attendre, il est résigné, et c’est le malheur de sa vie. Cette résine résume tout, elle l’étouffe, mais est nécessaire à sa vie. Enfin c’est ce qu’il croit. La musique se fait discrète, des morceaux de Phoenix, accompagnent l’image, nue, de pincement de cordes électriques.. comme autant de battements de cœur refoulés. Sofia Coppola nous embarque à peine, on tend à attendre un mouvement, il n’y en a pas ! Ce n’est pas encore Le moment.

     

    SOMEWHERE, IN HIS DAUGHTER’S HEART

    Quelque part dans le Coeur de sa fille, il vit, mais il l’a oublié. Un jour son ex femme l’appelle pour lui dire qu’elle lui confie pour un temps indéterminé la garde de leur fille, Cleo, 11 ans. Elle débarque donc dans sa vie. Il l’accompagne à son cours de patinage, la regarde à peine, mais commence à être touché par sa grâce. Nous aussi. Il part avec elle à un festival du cinéma en Italie, prend du bon temps, mange des glaces. Il commence à peine à sourire. Elle aussi. Et puis vient ce moment béni, Le Moment tant attendu, où il revient à lui, où il sourit à nouveau, au fond de la piscine, avec elle, en jouant à la dînette, sur un morceau qui vous parle jusqu’au fond du cœur et des entrailles : « I’ll try anything once » de The Strokes (voir la bande annonce ci-dessous). La lenteur de cette vie basée sur rien, prend d’un seul coup, un sérieux coup d’accélération. Cleo remet de l’ordre, du haut de sa précocité d’enfant de divorcés. Sorte de Mary Poppins junior catapultée dans la vie d’un père qu’elle connaît à peine, elle le touche par sa grâce, son innocence, et son sourire face à la vie.

    Elle le guide dans son cœur, donne une structure à sa vie, et un semblant de responsabilités. Et il aime ça. Il voudrait que jamais cela ne se finisse. Ce n’est qu’au moment où il doit se séparer d’elle qu’il respire à nouveau, qu’il se sent vivant, et qu’il regrette. Comme le disent The Strokes, « Ten desicions shape your life.. », à méditer.

     

    Sofia Coppola a toujours su filmer la beauté juvénile de ses actrices fétiches, Elle Fanning prend la succession de Kirsten Dunst, avec éclat et assurance. Elle a touché notre cœur de sa lumière et de sa beauté. Certains se sont ennuyés pendant cette projection, moi j’ai savouré la performance des deux acteurs, cette plongée apnéique dans les tréfonds de l’âme humaine, et Le Moment, qui me hante encore aujourd’hui. Ça en valait la peine.

     

    Somewhere, un film réalisé par Sofia Coppola. Avec Elle Fanning, Stephen Dorff, ..

    Le site officiel, Somewhere le film

    Crédit photos : mightandwonder.com

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  • LE BALCON SUR LA MER.. ENRAGEE

                                                Un-balcon-sur-la-mer-en-avant-premiere-dans-toute-la-France_image_article_portrait_new[1].jpg     un-balcon-sur-la-mer-de-nicole-garcia-10338393gptzh[1].jpg     

    Jean Dujardin est beau, ça on le sait, mais a-t-il vraiment du talent ? Oui, et non. Le balcon sur la mer présente deux options, tout dépend du regard. Soit on observe la mer d’en haut, soit on peine à monter sur le balcon, et l’on reste en bas.

    Nicole Garcia est une magicienne de l’ambiance et du film obsessionnel, où ses personnages se perdent en eux mêmes pour mieux se retrouver. Après une belle carrière d’actrice, elle se met à la réalisation. Elle s’attelle à poser des personnages en équilibre sur le fil de la vie, décortiquant leur complexité. Les très remarqués Place Vendôme et Le fils préféré illustrent avec finesse sa quête.

    Plus qu’un balcon, une terrasse qui donne le vertige

    Dans le balcon sur la mer, Nicole Garcia explore son passé en Algérie à Oran, la guerre d’indépendance, non sans audace et nostalgie. Quelques scènes fortes nous exposent une vérité crue. C’est osé. Et puis il y a Jean Dujardin, qui porte le film sur les larges épaules. Elle lui donne un rôle en or, grave et profond. J’ai été charmée, mais pas assez troublée, aurai-je du l’être ? Tout dépend du regard. Nicole Garcia prend la vision de l’enfance comme prétexte au voyage dans le temps. L’enfant regarde son présent, l’adulte regarde l’enfant qu’il a été.

    Jean Dujardin est un homme vivant dans le sud, marié (une Sandrine Kimberlain volontairement effacée), un enfant, une belle carrière chez beau-papa dans l’immobilier, et une nouvelle maison avec piscine. Le stéréotype de la réussite. Comme le dit beau-papa, un Michel Aumont très en forme, « il est le gendre parfait ». Mais cet homme sans histoire va succomber à la foudre de son passé. Ce seul regard va le faire plonger dans les affres d’un passé oranais oublié, voire piétiné. C’est le regard bleu de Marie-José Croze qui nous noie dans un océan de doutes, de peur, de passion, de regrets. Elle est belle, mais pas assez, quelque chose nous arrête. Elle n’est pas aussi envoûtante que dans Je l'aimais de Zabou Breitman. Elle est énigmatique, et cela suffit pour nous entraîner. Nous remontons dans le temps à partir de ce seul regard posé sur cette femme lors d’une visite professionnelle. La foudre est mençante..

    Une âme d’enfant dans un corps d’homme

    Tout se déclenche, s’accélère. On suit le fil tracé par Nicole Garcia, qui nous emmène en promenade sur une barque affrontant la houle méditerranéenne, entre complots immobiliers, flash-back incessants, mais toujours bien placés, et perte de connaissance. Oui, Jean Dujardin perd le contrôle de sa vie pour un amour de jeunesse qu’il croit reconnaître. Mais Cathy, l’amour de ses douze ans, n’est pas ce qu’elle prétend être. Le rythme se précipite dans une lenteur narrative voulue et un peu surannée, qui nous fatigue et nous séduit à la fois. Comment l’expliquer ? Jean Dujardin est double dans ce film. Il tient le film, il « performe » dans ce rôle fait de tension, et de douleur. Il nous émeut par sa justesse, mais en même temps, il dérive, à la façon du film, certaines scènes étant imparfaites. Est-ce vraiment de sa faute ? J’aurai aimé que Marc résiste un peu plus à cette tentation, qu’il se batte un peu mieux. Tout est trop lisse, l’adultère et le mensonge trop faciles. A la façon d’un enfant, une autre lui plaît, il la choisie, sans mesurer l’impact sur une vie d’adulte. Mais Marc est-il un adulte ? Est-on responsable si l’on suit ses pulsions ? Telles sont les questions.

    Reste le soleil de l’enfance et ce fameux regard. Malgré ses défauts, le film nous enveloppe d’un voile doux et romanesque, la vue d’un enfant sur l’histoire d’un pays qu’il ne comprend pas vraiment, l’amour préadolescent envers une fillette aux yeux bleus et tendres, le regard de celle qui n’est pas aimée sur celle qui l’est, la vengeance d’une petite fille qui a mal grandit, la vue sur la mer d’un balcon qui donne le vertige, et nous tord le ventre, le sort de ces millions de français dont la vie s’est échouée en France.

    Si l’on ne considère que ce regard ingénu sur l’étendue de la vie, cette vue du balcon, ses dangers, et ses regrets, le film est réussi. Si l’on abandonne l’enfance et si l’on se surprend à regarder le balcon d’un bas, sans prendre le risque de grimper sur la terrasse, le film perd son miracle.  

     

    Le balcon sur la mer, un film de Nicole Garcia, 

    avec Jean Dujardin, Marie-José Croze, Sandrine Kimberlain, Michel Aumont, Claudia Carinale, Tony Servillo, Romain Millot, Solène Fortveille, ..

    Vite, un cinéma sur allocine.fr

    Plus d'infos sur Nicole Garcia : Première.fr

    Crédits photos : premiere.fr, excessif.fr 

     

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  • AVEZ-VOUS LA RAIPONCE?

    raiponce-9860776rvxhl[1].jpgMoi, j’ai la Raiponce, enfin j’ai la réponse : Disney change ! Et crée une nouvelle héroïne, qui n’a rien à envier à Wonder Woman. Une Wonder Raiponce, qui n’a peur de rien, qui sait faire le ménage, lire un livre, repriser, chanter, et dompter les méchants, tout ça avec 20 mètres de cheveux !

     

    On ne parle pas assez de dessins animés sur ce Blog. Alors fêtons l’événement avec un bel hommage à Raiponce.

     

    Confortablement assise dans mon fauteuil au Grand Rex samedi dernier, je savoure ma séance de cinéma en famille, mon pop corn sur les genoux, et des étoiles plein la vue, enfin des jets d’eau plein la vue. Oui, au Grand Rex, comme chaque année à Noël, le dessin animé est précédé d’un spectacle aquatique « La féerie des eaux ». La scène se transforme en un ballet aquatique digne de Versailles. Rythmés par les tubes de l’année (on passe vite de Vivaldi aux Black Eyed Peas) les eaux se faufilent à 15 mètres de haut, et s’habillent de lasers, et d’images. C’est fantastique, tout le monde plonge dans le rêve. Quelle belle introduction à Raiponce, dont la projection suit, sans nous laisser de temps mort.

    L’histoire : Raiponce est enfermée dans une tour depuis qu’elle a été volée à ses parents, à l’aube de sa vie, par la vilaine Gothel. Cette dernière a un secret qui faut cadenasser : les cheveux de Raiponce sont magiques. Quand elle chante, ils deviennent une source de jouvence, et ont des pouvoirs guérisseurs. Gothel voulant a tout prix rester jeune, vous devinez la suite. Un jour un brigand finit par escalader la tour avec deux petites flèchettes (dites-moi mais comment fait-il ?), et tombe sur Raiponce (au sens propre), qui l’accueille à coup de poêle à frire (nouvelle arme Disney ?). Elle négocie sa fuite avec malice (lui aussi) et part découvrir le monde. C’est le début d’une aventure rocambolesque.

    La différence : C’est une adaptation du conte allemand Rapunzel, repris par les frères Grimm. Sauf qu’ici point de « Raiponce, déroule tes longs cheveux » (la version Barbie), enfin, si, mais dit autrement, point de fleur bleue, mais d’or et magique, et la marâtre, loin des sorcières et belles-mères Disney, entretient des rapports très actuels avec son adolescente de fille, qui lui donne du fil à retordre, ou ne dirait-on pas des cheveux gris !  De même, le héro de brigand a du poil au menton, et ça, c’est une première chez Disney !

    thumb_image3[1].pngUn Wall Disney recommandé aux parents ! Pour les 50 ans de Disney, la production a osé faire un Disney façon « le même mais en différent ». Tout y est, mais plus concentré, plus contemporain. Les dialogues sont vifs, et l’humour proche d’un Pixar. Les images sont d’une beauté à couper le souffle. Un seul reproche, les yeux un peu trop globuleux de Raiponce ! Cela donne un film décalé, où le prince est un brigand au grand cœur, mal rasé, charmeur, du nom de Flinn Rider, doublé par un Romain Duris très en forme, et l’héroïne une Princesse Raiponce, digne héritière d'Emma Peal (Chapeau melon et bottes de cuir), capable de se servir de sa chevelure comme d’un fouet, à la Indiana Jones, ou encore de s’en saisir comme d’une liane et d’aller d’arbre en arbre à la façon d’une Jane (la délicieuse femme de Tarzan). Quant à la méchante Mère Gothel, Isabelle Adjani se livre à un doublage classique et loufoque à la fois, qui nous ravit, mais est-ce la même qui chante ? -sinon que de progrès depuis le petit pull marine !- Bien entendu, Disney parsème le scénario comme de coutume de scènes chantées, presque kitch, mais tellement agréables..

    Les animaux, véritables stars du film

    thumb_image1[1].pngLes références aux autres Disney et aux grands classiques du cinéma américain sont si nombreuses que l’on manque de temps pour les savourer, tant on est happé par les courses poursuites, les combats d’épée, et les inondations. Les animaux, véritables stars du film, sont hauts en couleurs, comme le petit caméléon, Pascal, coach et confident de Raiponce, qui dodeline de la tête à la Robert de Niro, ou bien le cheval justicier, Maximus, mi chien de chasse, mi Cherlock Holmes ! Entre le parrain, et les frères Cohen, il n’y a q’un pas ! Les adultes rient beaucoup, mais pas pour les mêmes choses.

    Plus de deux heures plus tard, rassasiée de belles images féeriques, où le cœur triomphe de l’amertume et de la méchanceté, ivre du baiser des amoureux (qui vécurent longtemps et eurent de nombreux enfants), je me retrouve à rêver d’un monde où je pourrai moi aussi me servir de mes cheveux comme d’un lasso, et ainsi capturer l’homme de ma vie, et avoir comme conseiller un ami caméléon !

    97px-Stamps_of_Germany_(DDR)_1978,_MiNr_2383[1].jpgRaiponce , en allemand Rapunzel est un vieux conte allemand repris par les frères Grimm dans Contes de l'enfance et du foyer, lire ici la véritable histoire de Raiponce. (ici Timbre allemand de 1978)

     

     

     

    tn-raiponce-orbiculaire-visoflora-16226[1].jpgLa plante : Raiponce orbiculaire, en Français Herbe d'amour

     

     

     

     

    Crédit photos : lesgrandsclassiques.fr, wikipedia.fr, visoflora.fr; nosjuniors.com; disney.fr

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  • POUR NOEL OFFREZ-VOUS AVATAR, ET LA DECO QUI VA AVEC !

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    Moi, pour Noël je veux le DVD Avatar, et faire la déco qui va avec ! Pourquoi ? Parce que c’est tendance et que j’adore le cinéma et la déco. Le fluo est à la mode, profitons-en.

    Optons donc pour un Noël Bleu et vert! Pour la table, une nappe lumineuse, pour les chaises, idem, pour la cérémonie officielle du 25 décembre au pied de "l’arbre de vie", on prendra un sapin blanc que l’on décorera en bleu. Et au lieu de se dessiner des moustaches de chat, et de se peindre le corps de zébrures bleues (fait trop froid de toute façon), on optera pour un joli maquillage fumé bleu nuit, et on choisira une tenue de fête noire et bleue, comme une petite robe version panthère bleue (à la Katy Perry), et vive les cocktails au curaçao pour l’apéro! Les leds permettent un comportement plus écolo, et de nouveaux effets déco, alors optons également pour des plantes lumineuses. De toute façon, la lumière faiblit dès 16h. Suite de la sélection ci-dessous.

    Oui, Avatar la version longue. Mais pourquoi, alors que je l’ai vue deux fois au cinéma en 3D ? Parce que j’adore cet univers*, mais surtout pour voir les 6 minutes supplémentaires de film et les 45 minutes de bonus ! James Cameron fait plus que des films, sur le site officiel avatar le film, il crée le projet "Arbre-Maison", qui vise à faire planter un million d'arbres de part le monde. Il milite aussi avec les acteurs du film pour sauvez des tribus amazoniennes, et leur forêt, c'est le projet "Un message de Pandora". Oui Avatar est une fable écologique, un spectacle, mais bien au delà une philosophie de vie, enfin pour ceux qui veulent y croire. Je vous invite donc à relire mon post sur le film*, et de vous inspirer de ces quelques suggestions pour un Noël différent et féerique.

    * lire mon post du 31.12.09 "Avatar, plus qu'un film, une expérience"

              tissu_lumineux_9[1].jpg fauteuils_lumineux[1].jpg plante(1)[1].jpg nappe(1)[1].jpg

    Crédits photos : Robe Katy Perry  : photo fanpop.com, robe de Blumarine.com ; Avatar sur Avatarlefilm.com ; Sapin  : Truffaut.com, déco et vêtements en tissus lumineux, plantes en fibre optique : eclipss.com

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  • LES VIES PRIVEES DE PIPPA LEE, UN FILM ENCHANTEUR

    allocine pippa lee.jpgRobin Wright Penn a un talent fou. Dans Les vies privées de Pippa Lee, de Rebecca Miller, diffusé ce soir sur Canal + Cinéma, elle est à la fois sensible, douce, mais aussi fière, sensée, et piquante. Elle est la fleur de cactus, belle à regarder, peut-être plus difficile d’accès.


    Voici une merveilleuse pépite du cinéma américain, émouvante, drôle et grave à la fois. Regardez donc ce film, si vous l'avez raté, comme un cadeau. Ce film a un charme fou, un esthétisme fort, un tempo humain particulier. On entend battre le cœur de Pippa pendant tout le film, que l’on voudrait sans fin, tant on s’installe dans la vie de cette femme si touchante. Elle a cinquante ans, se retrouve isolée en banlieue et ses enfants sont grands, elle fait des cauchemars et des crises de somnambulisme, et s’interroge. Elle se rend compte qu’elle a voué sa vie à ses proches, mais qu’elle s’est peut être un peu oubliée sur le chemin. Pippa parait si lisse, si gentille, si prévenante, un peu Potiche, certainement pas à la Ozon. Mais qui est-elle?

    Potiche, mais pas que..

    Elle s’interroge, son mari âgé et malade (Alan Arkin) est-il celui qu’elle croit, pourquoi sa fille ne lui adresse-t-elle plus la parole, pourquoi cette voisine a quelque chose qui cloche, pourquoi refaire ce même gigot tous les dimanche pour ses amis? Elle ouvre les yeux sur les gens, sur sa vie. Et une suite étourdissante de flash back et d’événements du quotidien vont nous emmener vers la véritable Pippa, pour nous révéler ses vies privées, ainsi que celles de ses proches. Et personne n'est blanc comme neige !  Surtout pas elle-même, qui a un passé lugubre et décadent. C’est un film choral, et un portrait de femme à la fois, un chassé-croisé poétique, et un tableau de maître, porté par la voix off de Pippa . De très beaux seconds rôles l’entourent comme Wyona Rider (de retour), avec un numéro de névrosée hystérique jubilatoire, une Julianne Moore en homosexuelle peace and love désarçonante, et un Keanu Reeves, en bad boy énigmatique et désaxé. Et une surprise comme Monica Belluci ! On pense à Magnolia, avec la même Julianne Moore de Paul Thomas Anderson, et à Robert Altman aussi, sans oublier Forest Gump, où Robin Wright était juste éblouissante. Mais ici Rebecca Miller nous envoûte ; toute l’intensité des drames personnels présents et passés de Pippa se trouvent concentrés dans le regard d’une seule femme, les yeux bleus de Robin Wright Penn infiniment profond sondent notre propre identité de femme, et nous font réfléchir. Qu’avons-nous fait de nos 20 ans? Sommes-nous si bien entouré? Quelle vérité relationnelle choisir?

     

    IMAGE-GAUCHE_Robin_Wright_Penn_Gamma[1].jpgLes vies privées de Pippa Lee, de Rebecca Miller, est sorti sur les écrans le 11 novembre 2009. Ce soir à 20H35 sur Canal+ Cinéma.

    Avec Robin Wright Penn, Keanu Reeves, Alan Arkin, Julianne Moore, Wynona Rider, Monica Bellucci, Blake Lively (remarquable en Pippa jeune), Mike Binder ( troublant à souhait en faux-ami)

    Crédit photos  : allocine.fr ; madamefigaro.fr



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