SORTIES CULTURELLES : PAYEZ AVEC VOTRE CARTE "SCENES ET SORTIES"

 

Noël est passé, la neige a enfin fondu sur Paris, pourtant, le temps des cadeaux est loin d'être révolu. Envie de sortir, mais à prix réduit, voici une nouvelle idée, originale et longue durée : une carte cadeau culturel! Une de plus, diriez-vous ? Non, il s'agit ici d'une carte proposée par Scène-et-sortie.com, que Tika a découvert au guichet de La Poste, tout simplement. De 20 à 150 Euros, vous l'achetez, et l'heureux bénéficiaire à une année pour l'utiliser à sa guise, car elle sert de carte de paiement étant pré payée. Le groupe Chèque déjeuner, qui a déjà créé des Chèque Culture, disque et livre, propose ici un produit facile d'utilisation, avec des offres privilèges, et des réductions auprès des partenaires. Ici il s'agit de régler au fur à et mesure de ses consommations, théâtre, cinéma, cirques, festivals, cabaret, concerts, il y en a pour tous les goûts !

OFFREZ UN THEATRE POUR NOEL !

       

Assez des cadeaux vite faits de Noël, des machines à pain, de la bouilloire chromée, des coffrets cadeau «Week-end en Chine», des housses de couettes à motifs écolo, du plaid Ikéa, de la nième tenue de pluie pour votre Yorkshire, du pêle-mêle familial fait sur Internet, de la cravate ultime, du pull cache-mère (et oui, il la cache - ne courrez pas chez Uniqlo, ils ne l'ont pas, d'ailleurs ils n'ont rien !), du chèque cadeau à l'institut de beauté du coin, etc., etc., rassemblez votre courage culturel, et offrez une SORTIE AU THEATRE !

Voici une Tika sélection, à offrir ou à consommer :

Théâtre et spectacles :

Le Clan des divorcés, d'Alil Varda, Théâtre Rive gauche, une pièce axée rupture, jeune et facile à vivre, et on rit beaucoup..

Sentiments provisoires, de Gérald Aubert, Théâtre Edouard VII, si vous aimez Arditi sur scène, un régal (voir mon post du 06.11.09)

Désiré, de Sacha Guitry, Théâtre La Michodière, parce que c'est du Guitry et avec Robin Renucci !

Les Monologues du vagin, d'Eve Ensler, Théâtre Michel, il faut y aller, expérience à faire entre copines, « même pas peur » !

Le Roi Lion, Théâtre Mogador, une perfection !

Mars et Venus, de Philippe Ohanian, Théâtre Le Triomphe, parce que toute adaptation ou parodie autour de John Gray est à voir !

Huster Master Class, Théâtre de la Gaîté Montparnasse, ouvert aux étudiants et à nous tous. 4 heures avec Francis Huster, si vous aimez, allez-y !

Le Cirque Invisible, de Victoria Thierrée-Chaplin et  Jean-Baptiste Thierrée, Théâtre du Rond Point, inventivité et éblouissement, on y va les yeux fermés.

 

One man show :

Agnès Soral, Théâtre du petit Gymnase, redécouvrez Agnès Soral, gros potentiel !

Camille Chamoux, Théâtre Le Splendid. Une vraie pile électrique. Y aller rien que pour les imitations sur le tabouret ! (voir mon post du 27.09.09)

Isabeau de R, Théâtre de Dix Heures, car elle a tout quitté pour la scène, et qu'elle est vraiment drôle !

Frédéric Recrosio, Théâtre Trévise, jusqu'au 31 décembre 2009, alors, on se dépêche. Le seul qui honore encore la pratique du stand up ! (voir mon post du 04.05.09)

Mon Brillantissime divorce, de Michèle Laroque, Théâtre du Palais Royal, parce que je l'adore, et qu'elle est brillante !  

 

Quelques sites au choix pour réserver ou acheter des cartes cadeaux, une très bonne idée !

TikeTac.com, Theatreonline.com, Sortiratousprix.com, Billetreduc.com

 

Plus de lecture sur Styl is Tika : voir mes rubriques "Humour is Tika" et "Théâtre", notez l'article sur les petites pièces du théâtre privé du 29.05.09 « Au théâtre dès ce soir »

 

PIERRE ARDITI, UN TALENT NON PROVISOIRE !

On va voir Pierre Arditi au théâtre Edouard VII, ici dans Sentiments provisoires,comme on s’offre un vêtement coûteux, un week-end en amoureux, ou une pâtisserie rare. Le cœur ouvert et l’esprit avide, on s’installe dans son fauteuil d’orchestre, celui qui est tant convoité dans le noir, et on attend fébrile, le lever du rideau.

 

Il est là, et comme à chaque fois, sa voix nous enveloppe d’un voile chaud, ce timbre quasi quotidien, tant il est présent dans les publicités ou les reportages animaliers. Il nous présente son personnage, Marc, se chauffe la voix sur quelques tirades, prend possession de la scène, et c’est peu dire. Il s’encre en nous de façon indescriptible, et nous tient en haleine du premier regard jusqu'à la dernière ovation. Sa séduction naturelle habille son visage d’un lifting permanent. La scène, agrémentée de pelouse et de bosquets, est un personnage à part entière, lieu d’une symphonie pastorale rythmée par les joutes verbales et les affrontements entre deux hommes pour une même femme.

Pierre Arditi est de ces comédiens qu’il faut avoir vu sur scène pour l’apprécier dans sa véritable dimension. Ne comptez pas sur une retransmission théâtrale en direct pour en saisir les finesses d’interprétation et de jeu. Ici, on ne badine pas avec l’amour, on le respire. On ne simule pas une rupture, on la vit. François Berléand joue Félix, l’ami d’enfance, gauche, cynique et manipulateur, Sylvie Testud, la compagne de Marc, est Hélène, une jeune femme à l’amour certes décennal, mais provisoire et adolescent. Elle aime un peu, beaucoup, passionnément, plus du tout. Félix est l’ami de toujours, victime de l’attrait de la jeunesse. Va-t-il réussir à sauver l’amitié ? Hélène est le soleil de leurs vies d’hommes, mais est aussi le cœur de leurs mensonges et rivalités, va-t-elle réussir à le quitter, et à devenir une passagère de l’amour et de la nuit ?

 

Certains silences habillent aussi bien les acteurs que leurs dialogues savoureux, et profondément humains. Les retours vers le futur et les avancées dans le passé rythment et allègent la mise en scène, et permettent aux acteurs de se rejoindre pour soliloquer.

Quoi de plus savoureux que de les voir tous trois se donner la réplique, perdus dans les couloirs du temps. Le trio, l’homme la femme et l’amant, éternel terrain d’études et d’inspiration, la rupture, tendance urbaine et pendant indispensable à la rencontre, l’amitié, alliée de toute une vie ou sentiment provisoire ? Tout se joue sur un gazon, non maudit, lors d’une charmante et longue nuit d’été.

 

 

Sentiments provisoires au Théâtre Edouard VII

Auteur : Gérald Aubert

Metteur en scène : Bernard Murat

Avec Pierre Arditi, François Berléand, Sylvie Testud

 

CAMILLE CHAMOUX, UNE BLONDE EXPLOSIVE !

Camille chamoux est la Rambo blonde urbaine des temps modernes. Le titre de son spectacle annonce la couleur « Camile attaque ». Pantalon, bras fuselés, regard fixe, tout chez elle transpire la tactique, l’art qu’elle fait militaire de la joute façon macadam.

 

Camille Chamoux, c’est le charme pas mou, des mots qui frappent, toujours justes. Camille attaque très fort : comment négocier avec son banquier, régler ses comptes avec sa logeuse, draguer en boîte de nuit, ou demeurer saine d’esprit dans un déjeuner familial, où chaque prise de position est une bataille. Camille manie les verbes mitraillettes, et envoie des adjectifs scuds comme une reine du combat. C’est une véritable bombe ! Mais Camille, c’est aussi une blonde, oui, elle est même plus blonde qu’avant. Elle crée l’antagonisme, et comment ! Le point culminant de ce contraste est le SarkoRap. Danse rap où le féminin s’associe au masculin, où les rimes coup de poing s’allient à une chorégraphie détonnante. Notons que le show est inutilement entrecoupé du noir nécessaire aux effets de mise en scène, cassant le bel élan de notre comédienne. Conseil : Camille, mène donc ton combat au grand jour ! On rit un peu, parfois un peu plus, face à cette énergie toute comique, on encourage, on applaudit, mais pleure-t-on de rire ? La réponse est oui. Le one woman show est soutenu par une série de « poses tabouresque » de la speed dateuse déchue. Là, quand vous êtes en face du mime parfait de cette meeticgirl blonde aux cheveux volants, tentant désespérément de garder les yeux ouverts en face d’un mec speed postdaté, là, vous sentez les larmes couler, votre ventre se contracter tant le moment est irrésistible, c'est le fou rire. Il y a de la graine de star là-dessous. Conseil n°2 : Camille, met à profit tes dispositions au mime, tu pourrai presque te passer des mots. Consolide le Mr Bean qui est en toi, libère ton Burster Keaton, propose une « mime chronique », et attaque !

 

Comédienne est metteur en scène de théâtre contemporain, Camille a été chroniqueuse sur Canal + , Planète, et Comédie. Elle attaque le Splendid, après le L’Européen.

 

« Camille attaque » au Splendid

48, rue du Faubourg Saint Martin, 75010 Paris

Textes de Camille Chamoux et Pauline Bureau

LA COMEDIE MUSICALE QUI VENAIT DU FROID !

  

Imaginez une île, aussi grande que l’île de Ré, présentant à Saint Martin, une comédie musicale digne des plus grandes. C’est impossible en France, pas au Canada !

 

 

Au large du Nouveau Brunswick, à l’extrême pointe est du Canada se situe l’île du Prince Edouard, joyaux de l’Atlantique Nord. Oui, Tika, votre reporter sans frontière aimerait vous parler de la comédie musicale la plus jouée au Canada : « Anne of Green Gables » (Anne, la maison aux pignons verts). Complètement inconnue en France, et pourtant si renommée sur le continent américain, elle est inspirée du roman écrit en 1908 par Lucy Maud Montgomery. Et c’est encore l’événement, 45 ans plus tard, au Confederation center of the Arts, à Charlottetown, capitale de l’île, en ce soir d’août 2009. Orchestre symphonique, spectateurs en liesse, et la fin signée d’une « standing ovation », nous sommes presque à Broadway ! Plus de 3,3 millions de personnes ont vu ce show, au Japon, au Royaume Uni, et au Canada ! Toutes les critiques saluent cette transposition, dans le respect de l’âme de l’auteur, avec un brin de fantaisie, et beaucoup d’humour, les tableaux dansés pour certains sont très inventifs. Il s’en dégage une harmonie moderniste, un brin nostalgique.

Quelle merveille ! Anne Shirley est le personnage du premier roman, petite orpheline rousse aux yeux verts malicieux recueillie par un couple âgé en mal d’enfant dans leur maison aux pignons verts à Avonlea. L’actrice qui tient ce rôle principal sait faire ressortir l’exubérance de la jeunesse, son charme fougueux, et un amour immodéré du mélodrame lié à un romantisme exacerbé. C’est Amy Willis, originaire de Vancouver, actrice aussi talentueuse que récompensé au Canada et Etats-Unis, qui mène ce spectacle avec une énergie toute communicative, face à Sandy Winsby, interprétant le vieil homme attendri, très remarquable. Cet acteur a joué à New York, et en Allemagne, et a 30 ans de carrière. Sa voix de basse est captivante. Une quarantaine d’acteurs multi talentueux composent cette troupe qui nous ravit dans cette si petite ville, pourtant si culturelle.

On ressort de cette performance captivé, enchanté, ému, de trouver en ce bout du monde tant de qualités artistiques. Savourant une glace à la crème de chez Cows dans une rue bordée d’historiques maisons victoriennes vivement colorées, on se dit que la vie est belle, puisque de telles œuvres survivent aux modes, à Internet, et à ses instantanéités, et sont toujours attendues par un public exalté et reconnaissant.

 

 

Pour tous ceux qui ne passent pas par le Canada, voici une vidéo présentant la comédie musicale, heureusement retrouvée sur le Net.

 

 

Lucy Maud Montgomery a écrit une dizaine de romans, traduits en 15 langues, et ses écrits ont été portés avec succès à l’écran dès lesannées 50, sous forme de séries, et de films. La comédie musicale « Anne of Green Gables » est un très grand classique, le roman est étudié de part le monde en littérature étrangère. Originellement écrit pour tous les publics, cette histoire a dérivé en « conte » pour enfants. Mais, restons frais, dévorons le roman, tel « Les malheurs de Sophie », ou « Les petites filles modèles », et sourions à notre âme d’enfant..

 

« Anne of Green Gables » Confederation center of the Arts, Charlottetown, Ile du Prince Edouard, Canada

Chef d’orchestre : Donald Fraser

Ecrit et composé par Don Harron et Norman Campbell