Enki Bilal au Musée des Arts et Métiers, mécanique et animal !

 

Dans la famille des Musées de France, il y a le Louvre, le Musée d'Orsay, et puis le Musée Carnavalet, et pleins d'autres musées dont on parle tout le temps, mais il y a aussi le Musée des Arts et Métiers, Le Musée du patrimoine scientifique et technique. Prolongée jusqu'au 16 mars 2014, l'expo "Mécanhumanimal" permet à Enki Bilal et à la complicité du Musée de nous faire rêver, encore une fois. Retour vers le futur sur Styl is Tika.

 

 

Sa patte est reconnaissable immédiatement, son dessin retro-futuriste aussi, prophétique, angoissant, cinématographique est considéré par les plus grands amateurs de BD comme Le créateur multimedia et visionnaire depuis les années 70. Vous le savez j'adore la SF, et l'art. Enki Bilal c'est mon petit concentré adoré d'"Artfiction".

Le "dialogue" est à la mode dans les musées, artistes vs objets, artistes vs artistes. Le Louvre avait déjà accueilli une série d'Enki Bilal : "Les Fantômes du Louvre" en 2013, où il avait photographié le Musée pour ensuite y superposer ses dessins holographiques et mystérieux. Ici le Musée des Arts et Métiers a permis à l'artiste de choisir dans ses collections les objets qui serviraient de guides au visiteurs, et qui seraient le plus à même de dialoguer avec ses œuvres. Des objets souvent cachés au grand public !

 

 

L'humain, les conflits, la planète, la machine, l'animal : "Mécanhumanimal".

 

Planches originales, dessins, toiles spécialement créées pour l'occasion, l'expo est une véritable exploration entre l'homme, l'animal et la machine. Mais le projet "Mécanhumanimal", c'est aussi un livre paru en 2013, regroupant un travail remarquable de chercheurs, artistes et intellectuels regroupés par Enki Bilal sur l'énigmatique "Mécanhumanimal".

Monstres, animaux hybrides, rêves de machines, passions humaines, conflits, planète, laissez-vous guider par ces thèmes, vous ne serez pas déçus.

 

A lire : L'interview de Enki Bilal sur le site de l'expo.

Achetez le catalogue de l'expo, à la boutique, sur Internet.

 

 

 

Crédits : Enki Bilal, Mécanhumanimal #02 - ©Enki Bilal - Casterman 2013 ©Enki Bilal

 

Philippe Chardon et la réalité devient virtuelle

 

 

Un coup d’œil et on plonge. Les images de Philippe Chardon sont comme des tableaux, ils nous font voyager instantanément. L’hôtel Pullman Montparnasse accueille jusqu’au 13 septembre 2013 le projet « Aller-retour » dans les salons du restaurant Justine avec Artworks. Styl is tika a bien entendu fait le déplacement.

 

Jouer avec l’imaginaire

Vif d’esprit, les yeux pétillants d’intelligence, il est une fabrique à idées. Il n’hésite pas à vous confier ses inspirations et à accueillir nos interprétations. Il imagine, il mixe les mondes. On pourrait croire que Renée Magritte aurait volé des cieux à Eugène Boudin pour les retravailler à la palette graphique, avant d’en extraire d’autres formes, ombres portées devenues vivantes. Oui pour lui les ombres deviennent facilement les sujets.

 

Regarder un Chardon, c’est tout sauf se piquer !

C’est entrer en rêve, en vagabondage. Passer furtivement devant ses créations serait une erreur, car il faut laisser le temps à votre œil de capter les formes a priori invisibles, mais qui émergent lentement. C’est un peu de l’art optique : on se fait son propre tableau.

Philippe Chardon est un photographe de l’existence. Il aime déambuler dans les rues, les gares, laisser l’appareil se déclencher seul aussi, photographier sans viser. Il estime que les aléas de la prise de vue sont plus créatifs. Comme il le dit lui-même : « j’utilise ces sujets pris au hasard pour les mettre dans des histoires ».  Là réside sans doute le lien entre cet artiste et Styl is Tika : la passion des histoires.

 

 

 

L’outil informatique lui permet d’explorer toutes les possibilités, il lui sert à faire beaucoup de simulations avant le résultat final. Il utilise le traitement des couleurs et la pixellisation. « L’humain est une sorte de virtualité, il se fait pénétrer par la technique ». Philippe Chardon poursuit une réflexion sur la perception du réel, et la place de l’homme dans le monde. Ses séries sont humoristiques, comme Les Pinocchios. Mais ne vous y trompez pas, derrière tout cela se cachent d’autres sujets plus graves, comme la pauvreté, la solitude, l’enfance, notre relation à la nature et à la mort.

 

Murmurer à l’oreille des nuages

Dans cette réflexion, la nature a une grande place. J’ai un faible pour ses cieux, présents dans toutes ses séries. Pour moi, ils s’animent à la façon des dessins animés de Hayao Miyazaki (je les trouve très proches ces deux là), ils m’impressionnent. De là à penser que Philippe Chardon est un impressionniste du troisième millénaire, il n’y a qu’un pas ! 

 

 

 

 

 

J’aime sa façon si personnelle de composer ses nuages, tantôt perroquets, oiseaux, poissons, main, visages, il a le « Goût du ciel » (une de ses série que j’adore). L’image « Etretat », entre humains urbains et nature escarpée (photo du haut), le tout dans une perspective nuageuse nous incite au voyage. Tout comme ce ciel devenu une main tendue de la nature prête à saisir un Pinocchio agent de circulation déchu (ci-dessus) ! Un Pino-clown en quelque sorte ! Plus qu’un photographe, Philippe Chardon est un conteur. Et je serai heureuse de vous présenter prochainement d’autres histoires..

 

 

Philippe Chardon est dans le vent..

Philippe Chardon est avant tout un artiste engagé, et ça, on aime sur Styl is Tika. Il travaille par exemple sur des projets humanitaires, exposé à l’Unesco Paris, réalise une fresque pour le Conservatoire supérieur d’art dramatique, en devient le photographe résident (magnifiques photos, histoires de scène). Il a aussi été sélectionné pour le prestigieux Prix Arcimboldo 2013. Il fait naturellement partie des sélections et sera exposant à Balt’Art en 2013, salon très pointu de photos contemporaine.

Jusqu’au 28 juin, vous pourrez admirer ses portraits d’enfants dans le hall de la gare SNCF d’Amiens, dans le cadre de l’Art s’expose à Amiens, une expo hors les murs des galeries. Pour cette série il avait demandé aux enfants de faire un vœu ("Et si tu étais magicien?"), et en a fait une composition autour de leurs visages, ensemble déjà exposé à l'Unesco.

 

 

Artworks : Partenaire du Pullman, cette agence dirigée par Susan Adda, une américaine passionnée d’art, expose des talents contemporains émergents. Elle aime particulièrement organiser de nombreux événements culturels, notamment des expos thématiques ou éco-responsables en partenariat avec des entreprises.

Photos ©Philippe Chardon. De haut en bas, « Etretat » - « Les Pinocchios » - « Tokyo Shinjuku »

L'ART ENTRE DEUX AVIONS A L'AEROPORT ROISSY

 

 

Lu dans le Journal des Arts, ouverture d'un "Espace musées" dans le luxueux Hall M du Terminal 2 de Roissy Charles de Gaulle. Avec 60 millions de passages par an, et 500 000 juste pour ce terminal, pourquoi se priver? Et pourquoi pas changer le point de vue des voyageurs sur l'aéroport le plus détesté au monde ! Je n'ai pas du tout entendu parler de ça dans les media, pourtant l'info est intéressante.

 

Les aéroport sont très porteurs, l'art y a sa place, surtout si le muséal fagocite l'espace des boutiques de souvenirs et autres Duty free dont on a assez (mais si, arrêtons de se mentir!). Déjà vu en Province ou à l'étranger, pourquoi pas à Paris. En plus c'est gratuit, à condition d'avoir son billet (ah ah !).

 

 

L'art en correspondance

 

Auguste Rodin ouvre le bal, avec une exposition de peintures et sculptures "Rodin, les ailes de la gloire" (moi j'aurai choisi dans l'idéal Les ailes du désir), toutes prêtées par le Musée Rodin de Paris, qui écrit d'ailleurs sur son site "le sculpteur ne cherche-t-il pas, par tous les moyens, à arracher la matière à la pesanteur". Le poid du marbre, le choc des carlingues !

Une façon efficace (enfin, on fera le bilan dans six mois), de présenter l'art de vivre à la française et son l'excellence, et ainsi une certaine lenteur (on ne regarde pas une oeuvre comme un sandwich) aux voyageurs a priori pressés. 

Question : a-t-on envie d'art avant de s'envoler?

 

Sculpture : Auguste Rodin (1840 -1917) Les Bénédictions ou les Gloires