Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

CERTAINS L'AIMENT BEAU

madeleine.jpg          36138413_p[1].jpg 

nouveau né.jpg        19027640_w434_h_q80[1].jpg

L'Etrange Histoire de Benjamin Button, de David Fincher, inspirée d’une nouvelle de Francis Scott Fitzgerald, est un pur chef d’œuvre de clair-obscur. Explications : la vie de Benjamin oscille entre la lumière de son amour pour Daisy, Cate Blanchett, les siens, et les douleurs sombres de la vie, comme le manque de ce père qui l’a abandonné, et surtout le dur quotidien de ce corps qui le retient prisonnier d’une autre chronologie. Et c’est cette oscillation des reflets du vivant qui trace son destin.

 

Zoom sur un instant magique et fondateur : deux enfants sous une tente de nappes brodées s’échangent leurs secrets de vie à la lumière d’une bougie. Au-delà de la beauté du moment, fait d’ombres chinoises et de pureté, c’est à Georges de La Tour que pense Tika. Peintre français du 17ème siècle, suiveur du Caravage, et subtil observateur du quotidien, de La Tour est reconnaissable à ses scènes de nuit éclairées à la chandelle. Méditons ensemble sur la ressemblance frappante entre Daisy et la Madeleine en pénitence, ou entre certaines scènes et Le nouveau né. Opposition entre des valeurs terrestres et divines, situations dramatiques, relief forcé de l'histoire, proximité du noir et du clair, tout chez Benjamin Button nous rappelle ces réflexions contrastées de ces grands maîtres du clair-obscur. Il subit une vie à l’envers mais fait de chaque rencontre une quête structurante, une leçon de choses. Sa lumière interne le guide parmi les êtres rares et communs à la fois et les moments noirs, mais le renforce de façon unique et le garde positivement rayonnant. Telle est sa force : savoir accompagner les siens dans le respect de leur temps, temps de vie, de maladie, de l’amour.. Button est un cœur d’enfant dans un corps de sage !

 

19028762_w434_h_q80[1].jpgHollywood aura attendu quinze ans pour que Fincher ne reprenne le projet de zéro et n’engage Brad Pitt. Une photographie merveilleuse, un scénario époustouflant d’Eric Roth, auteur de Forrest Gump (n’allez chercher aucune ressemblance, ni avec Jeunet, ou Pollack "Nos plus belles années", ce ne serait que du premier degré et ce serait dommage…) et une interprétation magistrale font de BB une œuvre ovniesque et plus philosophique qu’il n’y paraît. L’amour, la perte des être chers, et la fugacité du temps sont les pivots de cette histoire étrange et très humaine, qui nous rapproche de nos fondamentaux de vie : comment pardonner, quelle liberté laisser à ses proches, quelles décisions prendre face au malheur, à la maladie, ou à l’amour impossible. Brad Pitt, plus que beau, et métamorphosé par une caméra numérique révolutionnaire, signe un de ses plus beaux rôles et Cate Blanchett, lumineuse, est d’une grâce et d’une justesse infinie, et mon dieu quelle jeunesse, et pas numérique ! Le seul bémol à cette splendide fresque est l’absence de vrais dialogues (ah cette nostalgie de Michel Audiard et de Jacques Prévert !), notamment au moment de leur rencontre de vie à 40 ans, seul instant où Button a l’âge de son corps, et s’octroie la pleine jouissance de cette période bénie, et où Daisy est enfin prête à vivre cette histoire. Alors vite, dépêchez-vous, asseyez-vous, déboutonnez-vous du quotidien et laissez-vous envoûter…

 

A méditer :

« Nos vies sont définies par des opportunités, même celles qu’on a manqué »

« Rien ne dure jamais… si, certaines choses durent… »

« On va tous dans la même direction, mais on prend des chemins différents »

Lien permanent Catégories : Tika fait son cinéma 0 commentaire Pin it!

Les commentaires sont fermés.